Jamais j’aurais pu m’imaginer la vie d’une petite fille devenant une jeune femme, comme celle décrite ci-dessous…alors que ce fut peut-être le cas de nombreuses femmes à cette époque.
En 1869, Emma nait comme seconde (dans une rangée de onze enfants), sa sœur est âgée d’un an. Deux sœurs suivront.
Elle a cinq ans quand meurent et sa sœur aînée de six ans et sa petite sœur d’un an, six semaines plus tard.
Trois mois plus tard, un petit frère naît mais ne vivra que cinq mois.
À l’âge de six ans, elle est seule survivante avec sa sœur qui a deux ans en moins.
Pas pour longtemps.
Les deux années suivantes elle voit naître deux sœurs, dont l’une meurt à un an et demi, tandis que sa maman est enceinte d’un huitième enfant.
Emma a dix ans quand nait son deuxième frère, qui mourra sept mois plus tard. Emma reste à nouveau seule avec sa sœur de huit ans et celle deux ans.
Entre ses onze et quinze ans, la vie est un plus tolérante. Une nouvelle petite sœur nait. Deux ans plus tard naitra un second frère et encore deux ans plus tard une nouvelle petite sœur – le onzième enfant! – qui ne vivra qu’à peine six mois.
A 18 ans, la mort frappe à nouveau irrémédiablement. En une semaine de temps elle perd sa sœur de 10 ans et son seul frère qui entretemps a cinq ans.
Ils restent à trois …
A dix-neuf ans elle voit mourir sa maman, qui à 50 ans aura mis onze enfants au monde dont neuf seront portés au tombeau, et cela après 20 ans de vie conjugale
En 1889, Emma a 20 ans. Après 12 ans de vie en commun elle perd sa sœur, qui a 18 ans. Un peu plus tard elle se marie. Et tandis que sa sœur, seule survivante n’aura jamais d’enfants, Emma sera la seule des onze qui fondera une famille…aura enfants et petits-enfants…
Quelle histoire impressionnante !
Cette femme, Emma, est notre grand’mère à Jenny Windels et à moi… Quelle est notre stupeur d’apprendre un jour en 1994 cette réalité que nous ignorions entièrement toute deux jusqu’à ce jour.
Et quelle est ensuite notre immense émerveillement de constater combien, 100 ans plus tard, le développement de l’eutonie en Flandre se fait en parallèle à sa vie !
Quelle sont donc ces forces vitales – qui nous furent transmise – pour que cent ans après sa naissance et son enfance si pénible, nous fassions ce choix de consacrer notre vie à une véritable qualité de vie à laquelle l’eutonie nous convie :