About me juni 2020 b

Née en juin 1936 de mère tournaisienne et de père gantois, j’ai grandi à Gand (Belgique) comme bilingue, le français à la maison et le flamand à l’école, et cela sur un arrière-fond de deux communautés et de deux cultures.                                      (lire j’ai connu la guerre…et souvenirs d’enfance…l’école)                                                                                                                             Je suivrai les humanités gréco-latine, puis, poussée par le goût du mouvement, l’Institut supérieur d’éducation physique et de kinésithérapie néerlandophone    (le Parnas) à Bruxelles. J’obtiens en 1958 une licence en éducation physique (KUL) ainsi qu’un diplôme de kinésithérapeute et serai invitée à enseigner au Parnas pendant 13 ans.                                                                                                         

Mais une grave fracture bimalléolaire de ma cheville droite risque de compromettre cet avenir prometteur. (lire 1958)

Parallèlement au parcours familial et scolaire le Guidisme me marquera profondément pendant 24 ans et éveillera en moi la joie de vivre ainsi que le sens du service et de l ’engagement. (lire le guidisme)…                                                                                                                             Aprèscet engagement au sein du mouvement de jeunesse je pourrai davantage me consacrer à mes étudiantes, à ma profession et à la quête qui me poursuit déjà un certain temps:  

Qu’est-ce qu’éduquer la personne dans sa réalité corporelle ? 

Pouvoir donner cours à de futurs ‘prof. de gym’ et kinésistes est une aubaine. Mais très vite l’éducation physique de ce temps- là me pose questions : «Qu’est-ce qu’ éduquer la personne dans sa réalité corporelle?»                                                              Un cours d’été à l’université de Cologne me fait découvrir le mouvement naturel. Je suis séduite. S’en suit une recherche inlassable d’approches orientées vers le mouvement libre, la prise de conscience corporelle, et le respect de l’unicité de la personne. Avec plusieurs collègues nous nous rendrons régulièrement en Allemagne, à la Medauschule à Coburg, qui devient lieu d’inspiration. Cette école de gymnastique moderne d’avant-garde, appelée par certains « Schule des Lebens » propose dans ces années 60 un programme de mouvements d’une diversité et richesse insoupçonnée. Aussi bien la détente, la respiration, le plaisir du mouvement, la souplesse, le travail organique et de prise de conscience, le sens du bien-être, la rythmique, la création individuelle ou de groupe et même les réalisations artistiques s’y conjuguent. Plusieurs sources sont à la base de ce large éventail de programme que le couple Medau eu soin de mettre en place. L’influence du Dokter Volkmar Glaser (qui écrira plus tard son livre « Eutonie »*,   la Organ Gymnastik de Frau Holler von der Trenk et la pédagogie de Dore Jacobs, auteur du livre « Die Menschliche Bewegung»**, y ont contribué.

Une rencontre décisive.

Rien d’étonnant que mon premier contact avec Gerda Alexander et l’eutonie sera décisif. Cette rencontre a lieu à Pâques 1969. Gerda est invitée à Leuven, au Sportkot, actuellement FaBeR (Faculté pour le mouvement et la revalidation) pour y présenter sa méthode. En décembre de la même année le “groupe international d’eutonie”  est institué afin d’y recevoir une formation approfondie en eutonie de Gerda elle-même.  +/- 35 intéressés de plusieurs nationalités en font partie, dont Jenny Windels, ma cousine, qui est institutrice et psychomotricienne, 8 autres belges et moi-même. (lire grandir entre les berceaux et cercueils)

J’ai 33 ans. Deux ans plus tard, un choix décisif s’impose. Bien qu’aimant à fond mon métier et mes élèves, je décide de lâcher le Parnas, qui était pour moi ‘une place au soleil’. Je pars compléter la formation en eutonie à Copenhague avec 4 autres belges. J’ai la chance d’obtenir une bourse d’étude danoise, deux ans consécutivement. En automne 1972 Gerda est invitée à présenter sa méthode dans plusieurs pays dont la Hollande, la Belgique, la France, la Suisse et l’Allemagne. Nous accompagnons Gerda dans cette tournée pour y présenter nos études de mouvement.

En mai 1973 je suis diplômée comme eutoniste professionnelle G. A.

J’aurai 37 ans. Cette même année mon premier cours d’été donnera le coup d’envoi au développement de l’eutonie en Flandre. Cependant, comme je suis demandée à la Musik -Akademie de Basel en Suisse pour y remplacer une eutoniste, je pars habiter en Forêt-Noire sur invitation de Fr. Hannelore Scharing. Nous nous étions côtoyés régulièrement au sein du groupe international. Son approche de l’eutonie comme ‘Atemtherapeute’  étant fortement différente de celle de Gerda, elle devient pour moi une nouvelle source d’inspiration et un nouveau pilier dans ma quête d’approfondissement de l’eutonie. Sa méthode s’appelle actuellement « Rhythmus – Atem – Bewegung » RAB

Une autre rencontre décisive …et l’eutonie se développe en Flandre

D’année en année, mes cours d’eutonie se succèdent au Pays Bas, en Allemagne et en Flandre et il me faut lâcher le travail d’eutonie avec les musiciens. En 1975,                            à 39 ans, j’ai le bonheur de rencontrer mon mari. Tandis que Jenny  développe son travail avec les enfants qu’elle décrira dans son livre ‘ Les enfants et l’eutonie ‘ , l’eutonie pour adultes se déploie de plus en plus grâce également au soutient mon mari. En mai 1979, un centre socio- culturel flamand subsidié me propose un full-time comme eutoniste et j’assurerai ce statut durant 24 ans. En juin de cette même année je serai enceinte. Dès lors le retour en Flandre s’impose. En mars 1980 nous aurons le bonheur de vivre la naissance de notre fils. J’aurai 44 ans.

En route vers une école d’eutonie…

Après plus de dix ans de cours et à la demande de 24 intéressés un programme d’approfondissement intensif de l’eutonie est mis sur pieds en 1984. Deux ans plus tard, 9 d’entre eux insisteront à recevoir une   ‘ vraie’ formation’ en eutonie. Celle-ci, orientée sur la pédagogie et considérée comme expérimentale, se clôture fin 1989. En avril 1989 l’ asbl ‘ Vlaamse Eutonie School’ (VES)  c.a. ‘école d’eutonie flamande, verra le jour et permettra la remise des premiers diplômes en janvier 1990, sous l’œil bienveillant de Rosa Spekman et de Jenny Windels comme jury.

Les années suivantes j’aurai l’opportunité de pouvoir suivre d’autres formations tant pédagogique que thérapeutique comme la psychogénèse (lisez ….) et les Chaînes musculaires ICTGDS* qui me donneront de nouveaux outils pour affiner et solidifier cette formation en eutonie.                                                               Nous aurons également l’occasion de travailler avec une équipe d’enseignants d’une humanité sportive flamande, qui optera résolument pour un parcours davantage orienté sur la prise de conscience et le bien-être que sur la prestation et cela sur base e.a. de l’eutonie.

Ainsi, l’école d’eutonie flamande assurera donc une formation de 4 ans orientée sur la pédagogie de l’eutonie. Celle-ci trouve ses sources dans l’eutonie G.A., dans l’approche de Fr. Hannelore Scharing et dans ce que la Medau-Schule a laissée comme traces dans mon travail. Les chaînes musculaires GDS assurent également la compréhension et la cohérence du travail et renforce la spécificité de l’école. L’école d’eutonie flamande se profile ainsi de façon un peu différente des écoles d’eutonie G.A.

D’autres formations successives, dont celle du Dr. Jean Lerminiaux, nous permettent, mon mari et moi, d’ éclairer la fonction tonico-émotionnelle, de soutenir la remise en question continuelle et d’approfondir ce que l’eutonie, à chaque fois, provoque. Des équipes de travail réactualise et consolide les contenus de cette formation pédagogique.

La rencontre personnelle avec Annick de Souzenelle d’une part, vu son livre inépuisable pour nous : ‘Le symbolisme du corps humain’ et avec Bernard Besret d’autre part comme auteur de: ‘Du bon usage de la vie’ et ‘ à la hauteur  des nuages’, livres précieux, sera très significative pour nous.

Et nous sommes également très reconnaissant que les danseurs Patrick Dupont (Contre-danse) et Leïla Da Rocha, animateur de la White Eagle Dance Academy’ à Bordeaux  apprécient l’apport de l’eutonie dans leur recherche concernant la danse et la formation de jeunes talents internationaux.

D’autres sources de réflexions : 

Antonio. R. Damasio – Joel de Rosnay – Alain Bertoz – Peter Levine – J. M. Delassus– Prof. Dr. E. Blechschmidt – O. Sacks – etc

Actuellement la formation de 4 ans en Pédagogie de l’eutonie est dans sa fase finale: nous espérons clôturer le 9ième cycle fin septembre 2020. Ces 30 années auront permis de former près de cent huit eutonistes flamands, Néerlandais et Allemands.  (liste disponible sur demande)

Et pour l’avenir, quel sera le développement futur dans cette période de post-pandémie :

Riche d’une longue expérience dans l’enseignement de l’eutonie aux adultes, il nous faut prévoir et soutenir la relève à la “Vlaamse Eutonie School” dans les années qui viennent.

J’aurai donc eu le bonheur de pouvoir travailler avec des personnes motivées durant tout mon parcours et j’en suis particulièrement reconnaissante.

Therese Windels, juin 2020