J’avais 4 ans …il fallait oblitérer les fenêtres, tout obscurcir dans la maison. Dès les premières alertes il fallait courir se réfugier soit à la cave à charbon soit chez des voisins ou dans les caves chauffage d’une grande horticulture avoisinante. On écoutait passer les avions bombardiers …et c’était à chaque fois le soulagement lorsque les sirènes annonçaient la fin d’alerte et lorsque en rue il n’y avait pas de dégâts à constater…Puis un jour papa qui avait été convoqué comme soldat revint…Plus tard…nous avions l’oreille collée à la “radio Londres” qui annonçait de façon énigmatique l’annonce et le développement du débarquement.
Mais il y avait aussi ces souvenirs particuliers durant la guerre: les tartes aux patates, maman qui allait chercher le beurre chez le fermier à +/- 6 km sur les pavées et les routes de campagne…..et moi…assise à l’arrière du vélo secouée en tous sens et jouant de la voix..
Enfin la libération!!!…Du pain blanc…du chocolat….délire de foule en rue à l’accueil des Américains! Puis…mes parents ont accueilli à la maison un écossais, puis un anglais et plus tard un Canadien, Richard, dont je me souviens que sa petite fille souffrait du cœur.
A 6 ans j’apprends à jouer au piano… avec une très gentille demoiselle Betty Galinsky …puis soudain elle disparaît. Plus tard j’apprendrai qu’elle a été déportée à Auswitch… Quand je joue c’est en hommage à elle. ( Koenraad Tinel )